L'APA vote une résolution face à l'affaire Guantanamo
Cette information arrive au bon moment puisque le précédent billet faisait état de la participation des psychologues dans certaines branches de l'armée. A coté de PSYOP, avait été évoquée la présence de psychologues sur l'ile de Guantanamo. Il y a ceux qui ont critiqué cette présence, ceux qui ont tenté de la défendre et même ceux qui ont basé leur campagne politique dessus comme Steven Reisner.
De manière très intéressante, le Dr Mary Pipher, psychologue américaine, apporte une vision des choses peu souvent évoquée et qui pose nécessairement question : la présence des psychologues dans les tribunaux, dans les instances judiciaires ainsi que dans certains projets militaires serait une conséquence de l'évolution de la place de ce dernier dans la société.
style="margin: 4px 10px 6px 4px; box-shadow: 1px 1px 10px #555">Aux USA et en Grande Bretagne, le psychologue est passé en un peu plus d'une quinzaine d'année du statut de technicien à celui de professionnel à part entière. Dans ces pays, il peut intervenir au même titre qu'un psychiatre dans une cour de justice, se prononcer sur la dangerosité d'un individu, sa capacité à bénéficier de telle ou telle remise de peine et il peut même dans certains états américains prescrire des traitements pharmacologiques . Dans le domaine de la santé mentale, il est en passe d'obtenir un statut équivalent à celui du médecin.
C'est dans ce contexte qu'il serait de plus en plus sollicité pour participer à de tels projets. Qui a dit qu'un grand pouvoir impliquait de grandes responsabilités ?
Il faut savoir que l'armée a décidé de consolider sa collaboration avec les psychologues après que l'American Psychiatric Association ait décidé de ne plus prendre part aux interrogatoires militaires.
Les psychologues doivent donc aujourd'hui se positionner sur ces nouvelles responsabilités, le risque étant, sinon, d'être impliqué dans des histoires qui entachent sérieusement l'image de la profession (bien au dela des frontières américaines).
C'est dans ce contexte que l'APA a voté, il y a quelques jours, une résolution visant à limiter la participation des psychologues dans les interrogatoires menés par l'armée et la CIA. Il y a actuellement 442 psychologues membres de l'APA dans l'armée et la question de leur réorientation vers le civil pourrait se poser.
Cette résolution a été soumise aux 90 000 membres de l'APA. Sur 15 000 votants, 59% ont voté pour la résolution, 41% contre.
Plus d'infos : The Sun, Democracynow & MindHack
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