Le site references.be a mis en ligne un étrange article intitulé « Métier d’avenir : neuropsy », rédigé par Céline Préaux. Si l’on peut toujours se réjouir de la présence de notre discipline dans des revues accessibles au grand public, l’article en question m’avait laissé un sentiment très mitigé, trop d’ailleurs pour en faire l’écho ici ou sur nos pages sociales. Je suis donc heureux de voir que nos collègues belges ont pris officiellement position par rapport au texte en apportant un éclairage que vous invite à lire et à diffuser !
Ce que dit l’ABPN à propos du rôle fondamental du psychologue spécialisé en neuropsychologie
« Le rôle fondamental du psychologue spécialisé en neuropsychologie serait de poser un diagnostic? Nous ne sommes pas d’accord. Le rôle fondamental du psychologue spécialisé en neuropsychologie est de comprendre et d’analyser le fonctionnement cognitif du patient, de déterminer ses déficits cognitifs mais surtout de révéler ses capacités préservées et ses points forts. Nous participons donc à l’évaluation de la qualité de vie, de l’autonomie. Notre regard permettra d’adapter la prise en charge, de compenser les troubles, de favoriser une réinsertion socio-professionnelle réaliste, de maintenir des relations affectives de qualité ».
Et à propos de la principale difficulté que rencontrent ces mêmes psychologues
Une fois diplômé, la première démarche consiste souvent à chercher un stage bénévole au sein des institutions, nombreuses à accepter ces propositions alléchantes de travail qualifié non rémunéré. En effet, les étudiants espèrent ainsi grossir leur curriculum vitae et à terme obtenir un emploi. A défaut de postes vacants, certains acceptent des emplois sous-qualifiés, d’autres tentent de travailler comme indépendants. Diplômés, ces psychologues spécialisés en neuropsychologie sont souvent amenés à cumuler les CDD, les temps partiels, les remplacements. Lorsqu’une offre d’emploi est publiée, les annonceurs reçoivent plus de cent cinquante candidatures, autant dire que la concurrence est rude et les candidats prêts à tout.
Entendons par là que le salaire proposé ne tient pas toujours compte non plus de l’ancienneté, du diplôme ; le psychologue spécialisé en neuropsychologie est confronté à une demande de rentabilité constante. Alors, non, les principales difficultés des psychologues spécialisés en neuropsychologie ne sont pas l’anosognosie (non prise de conscience des troubles par le patient) ou les troubles cognitifs en soi mais bien le contexte socio-économique, la notion de rentabilité des soins de santé, l’assimilation de notre profession à un geste technique, l’absence de sa reconnaissance, sa méconnaissance, le manque de moyens pour financer les prises en charge.
Je cautionne tout ! Merci à l’Association Belge de Psychologues Neuropsychologues d’avoir remis les points sur les i et d’avoir assumé, en tant que collectif, cette position !
Le site et la réaction de l’ABPN : http://abpn.be/?p=512
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