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PsycBITE : restez critique lorsque vous lisez vos articles


DominiqueC

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PsycBITE (Psychological database for brain impairment treatment efficacy) a été créé en 2004 afin de proposer aux étudiants et chercheurs une base de données sur les thérapies cognitives et comportementales utilisées auprès de patients atteints de lésions cérébrales acquises.

L'objectif est de fournir un moyen d'identifier et d'évaluer de potentielles ressources disponibles pour mettre en place une prise en charge la plus efficace possible.

PsycBITE collecte des publications aux méthodologies variées à l'image de la prise en charge du patient cérébrolésé. Je vous propose de les résumer rapidement :

L'étude contrôlée randomisée : les chercheurs comparent au moins deux interventions. L'une des deux peut être une absence d'intervention ou une liste d'attente par exemple. L'affectation aux groupes se fait de manière aléatoire et les résultats de la prise en charge sont comparés après une période déterminée.

Les évaluateurs de ce type d'étude utilisent l'échelle PEDro-P The_PEDro-P_Scale.pdf avec un score maximal de 10 points sur 11 (le critère 1 sur la validité externe n'est pas comptabilisé)

L'étude contrôlée non randomisée : le principe de base est similaire à l'étude contrôlée randomisée, les chercheurs souhaitent comparer les effets d'au moins deux interventions différentes. Par contre, l'affectation aux groupes ne se fait pas de manière aléatoire. Les chercheurs équilibrent les deux groupes en appariant les participants par des variables comme le sexe, l'âge, le niveau socio culturel, des scores à des épreuves cognitives ou comportementales.

Les évaluateurs utilisent également la PEDRO-P Scale avec un score pouvant atteindre au maximum 8 cette fois (le critère 1 n'est pas comptabilité ni les critères 2 et 3 relatifs à la condition randomisée qui n'est pas applicable ici)

L'étude longitudinale : elle porte sur un ou plusieurs groupes qui bénéficient tous de la même prise en charge. L'efficacité est évaluée en comparant les mesures avant et après la prise en charge.

Ces études sont incluses dans la base de données mais ne donnent pas lieu à une évaluation de leurs qualités méthodologiques.

L'étude de cas unique : le principe de base est d'utliser le patient comme son propre contrôle pour évaluer l'efficacité d'une ou de plusieurs interventions. Il existe différentes méthodologies : plan croisés (A-B-A-B ou plus complexe A-B-A-C-A-B), protocole à niveaux de base multiples, protocole basé sur le changement de critères, etc. .Le facteur crucial dans ce type d'étude est de savoir si l'introduction et le retrait de l'intervention sont expérimentalement contrôlés.

Les évaluateurs utilise l'échelle SCED : The_SCED_Scale.pdf

En dehors des critères classiques (mots clés, auteur, année, etc.), leur moteur de recherche est particulièrement évolué et vous permet de faire des recherches croisées sur la nature des lésions cérébrales, la méthodologie utilisée, le type de prise en charge (hospitalier, virtuel, individuel, en groupe, etc.), le score minimal obtenu par l'équipe d'évaluateurs, les fonctions cognitives ciblées et la nature des interventions !

Le moteur de recherche : http://www.psycbite.com/search.php

On y apprend qu'aussi intéressante qu'elle puisse être, la méthode Montessori n'est pas toujours mise en avant par des publications d'une grande rigueur scientifique : http://www.psycbite.com/search.php?ak=detail&article=002729 :)

Au final, cette base de données nous rappelle à quel point il est de notre ressort d'évaluer la pertinence de nos lectures et des approches que nous mettons en place avec nos patients. Des outils (comme PsycBITE) peuvent nous aider à faire le tri, ne nous privons pas de les intégrer ! Une pratique de haut niveau implique de perdre une forme de naiveté que nous pouvons garder face à la science et aux publications scientifiques... C'est un effort quotidien parce qu'il me semble que cette naiveté à tendance à refaire surface de temps en temps. Pour les collègues plus expérimentés, elle prend peut être plus la forme d'une économie cognitive.

Ca serait une bonne idée de proposer une formation à la revue bibliographique pour les professionnels : utilisation des moteurs de recherche, critiques méthodologiques et gestion des ressources.

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