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Le compte rendu en neuropsychologie


DominiqueC

24 849 vues

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Le compte rendu est tour à tour, détesté, objet de toutes nos attentions, plagié par nos collègues médecins ou tout simplement ignoré ! c'est un bout de papier qui hante nos pensées lorsqu'il tarde à se rédiger... et pourtant, qui a été formé à sa rédaction ?

Je viens d'ouvrir une nouvelle section dans notre librairie pour collecter les références susceptibles d'accompagner les collègues qui souhaitent réfléchir et peut-être faire évoluer leur pratique de la rédaction du rapport neuropsychologique. Il y a actuellement trois références, d'autres suivront par la suite : http://www.neuropsychologie.fr/index.php?/books/category/13-rapports-et-comptes-rendus/

Si vous avez des ressources utiles, n'hésitez pas à la partager en commentaire !

Dans cette optique, vous pourriez bien trouver quelques informations utiles sur le site http://neuropsychologytoolkit.com/

En premier lieu, les auteurs de ce site (qui dépasse le cadre du compte rendu, je vous laisse le soin de le visiter) ont mis en ligne une enquête sur le rapport en neuropsychologie, à l'attention des neuropsychologues, mais plus original peut-être, à l'attention également des médecins et des usagers.

Le paradoxe du compte rendu prend tout son sens dans les quelques chiffres qui suivent. Pour un échantillon de 660 neuropsychologues américains, la majorité des collègues en pédiatrie passe entre 5 et 10 heures à la rédaction du compte rendu (environ 11 pages). Pour les collègues qui travaillent chez l'adulte, c'est entre 2 et 3 heures (environ 7 pages). Dans le champ de l'expertise, entre 10 et 20 heures (environ 13 pages). Malgré ce temps de travail particulièrement lourd, ils sont 84 % à penser que le demandeur du rapport ne lit pas ou seulement occasionnellement le rapport !

Le site partage différents formats de rapport qui pourraient inspirer votre propre réflexion :

Template 1: Neuropsychological Report

Template 2 : Neuropsychological Report

Template 3: Pediatric Neuropsychological Report

Template 4: Inverted Pyramid Style Report

Template 5: Inpatient Report

Template 6: Pediatric Neuropsychological Report Template

Il résume également l'art du rapport en ces quelques précieux conseils :

  • Résumez vos informations clés dans un style "pyramide inversée" : ordonnez vos informations des moins sensibles aux plus déterminantes pour terminer par celles-ci.
  • Soulignez vos points clés : vous connaissez vos données importantes, aidez le lecteur à retrouver ces informations rapidement. Vous pouvez utiliser des puces ou encore des MAJUSCULES ou vous pouvez plus simplement souligner ou mettre en gras le texte visé. Plus simple encore, vous pouvez commencer votre phrase par un "Ceci est important..."
  • Ecrivez pour les yeux : souligner et mettre en gras sont des indices visuels qui indiquent un certain niveau d'importance.Cela vous aide également à limiter la taille de vos paragraphes qui ne devraient pas excéder une ou deux lignes. Cela soulage la fatigue oculaire sur votre lecteur et l'invite dans le corps du texte plus facilement, contrairement aux longs paragraphes qui repoussent le lecteur.
  • Court et simple (KISS pour Keep It Short and Simple) : ne rajoutez pas les sources de vos références dans un long rapport décousu, vous faites perdre du temps aux lecteurs à commencer par vous ! Demandez vous si chacune de vos phrases est nécessaire et n'est pas redondante. Lisez chaque phrase à voix haute d'un seul trait. Si ce n'est pas possible, c'est qu'elle est trop longue ! Comme Polonius dit à Hamlet : "La brièveté est l'âme de l'esprit." Quelques exemples corrects et incorrects :
    • "Maintenant» plutôt que «À l'heure actuelle"
    • "Rapidement" plutôt que "dans les meilleurs délais"
    • "Parce que» plutôt que «En raison du fait que"
    • "C'est pourquoi» plutôt que «Compte tenu des circonstances"
    • "Si» plutôt que «Dans l'éventualité où"
    • "A propos" plutôt que "en référence à"
    • "Parce que» plutôt que «Compte tenu du fait que"

    [*]Choisissez des mots familiers et simples

    [*]Réduisez vos phrases avec un sujet, un verbe et un complet (les prépositions et autres adverbes tels que parfois, qui, quoi et ceci ne servent souvent à qu'à rendre vos phrases plus complexes.)

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8 Commentaires


Commentaires recommandés

julie.s

Posté(e)

Il y a aussi cet ouvrage :

http://www.amazon.fr/Collaborative-Therapeutic-Neuropsychological-Assessment-Gorske/dp/0387754253/ref=sr_1_4?ie=UTF8&qid=1372108318&sr=8-4&keywords=collaborative+therapeutic

 

Il y a déjà un topic dessus dans le forum : ici

Il va au delà de la rédaction du compte-rendu du bilan neuropsychologique, et met l'accent sur l'importance de la transmission et de la restitution des résultats aux patients, en les impliquant de façon collaborative dans le processus d'évaluation.

  • Like 6
melanie4758

Posté(e)

Après observation, ma façon de faire se rapproche un peu plus de celle proposé par le "template 5" à part que je ne joins pas les annexes avec les scores bruts, estimant que mes interprétations suffisent au médecin (et au patient) pour comprendre ce qu'il se passe sur le plan psychologique et cognitif. Si vraiment un résultat à un test paraissait très important, je le met directement dans le texte (qui ne dépasse pas 2 pages, écrit en Calibri taille 10,5)

 

Un sondage pourrait être intéressant à ce sujet.

  • Like 3
DominiqueC

Posté(e)

Merci pour vos contributions Mélanie et Julie. Pour ma part, j'ai ajouté la référence de Julie et en faisant cela, je suis tombé sur un power point de l'auteur (Tad T. Gorske), très intéressant à parcourir ! 

 

Le document : http://neuropsychologie.fr/doc/PPT/collaborative_therapeutic_neuropsychological_assessment_pp01.ppt

 

Il oppose en introduction le technicien à l'artiste... et appelle les neuropsychologues à sortir de leur expertise purement technique pour une approche plus holistique, chère à Barbara Wilson (souvenir CNNC).

 

 

Neuropsychologists are challenged to expand their roles from a purely technical endeavor to a more holistic perspective. 

 

Ce qui est intéressant, c'est la manière dont Gorske présente la restitution de données. Pour lui, c'est déjà une forme de thérapie auprès du patient. Le chapitre 2 disponible en ligne présente bien l'objectif. Si j'ai le temps, j'en ferais une synthèse.

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yaele

Posté(e)

Très intéressant tout cela!

malheureusement, mon faible niveau d'anglais m'empêche d'apprécier les exemples à leur juste mesure....

Je prend déjà qq idées sur les précieux conseils : mettre des infos importantes en gras, je le faisais bien quand je bossais chez les enfants, mais je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas renouvelé l'expérience pour les adultes...

Pourquoi ne pas produire nos propres exemples, histoire de "réinventer" nos comptes-rendus?

Je suis partante pour partager !

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Vincent Moreau

Posté(e)

Un livre à ajouter aux ressources: Armengol, C. G., Kaplan, E. & Moes, E. J. (2001). The Consumer-Oriented Neuropsychological Report. Lutz, FL: Psychological Assessments Resources, Inc.

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DominiqueC

Posté(e)

Le clin d'oeil d'un médecin sur Twitter.... C'est de bonne guerre je dois dire :)

 

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Invité julie

Posté(e)

C'est bien de mettre les scores pour les collègues qui passent après. Pour pouvoir faire un comparatif.

Anne-Lise M

Posté(e) (modifié)

Le post remonte à plusieurs années, mais je comprends tout à fait le sujet.

J'avais été surprise par le style de rédaction de CR neuropsy de deux collègues qui s'étaient mises d'accord pour synthétiser le plus possible. Cela permettait au neurologue / gériatre de lire l'essentiel. L'inconvénient, à mon avis, étant qu'il devenait plus "technique". En EHPAD, c'est différent, on a le temps, moi j'aime bien aborder le type de personne dont il s'agit (en valorisant toujours le patient, évidemment !), en évoquant l'histoire de vie qui permettent de mieux comprendre la parcours du résident et mieux s'adapter à son projet de vie. Encore faut-il que je sois lue, car je ne le suis pas !

Néanmoins, cela m'a permis d'affiner mes CR, avec lesquels je termine par "en résumé" pour énumérer les troubles, voire souligner ce qui est préservé, et par "en conclusion" pour mettre en avant un profil / tableau d'atteinte, suivi de la prise en charge proposée.

Et je suis d'accord que selon la façon d'aborder tout cela, c'est déjà une "forme de thérapie" étant donné l'attention que l'on porte au patient de manière éthique, par ailleurs cela permet d'orienter le médecin ou tout autre professionnel amené à lire nos CR dans la prise en charge qu'il pourra lui-même apporter.

Modifié par Anne-Lise M
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