Les robots thérapeutiques dans les soins gériatriques
La chaine de télévision ARTE a réalisé un reportage très intéressant sur la place des robots dans les soins gériatriques de demain. Il y est question des robots dits "émotionnels" dont le fameux bébé phoque Paro mais aussi des robots d'aide à l'indépendance fonctionnelle.
Après avoir visionné ce reportage, je dois dire que je reste perplexe sur l'utilité des robots émotionnels, mais convaincu de l'utilité des robots d'aide à domicile. Les premiers ont pour vocation de stimuler la cognition des patients, de susciter des espaces de communication avec les soignants et la famille également. Les personnes filmées sont en opposition avec la voix off qui souligne les bénéfices de la présence de Paro: mise à part la dernière personne filmée, les personnes âgées semblent mal à l'aise avec ce robot et je ne m'en étonne pas. Le concepteur a choisi un bébé phoque pour ce qu'il évoque chez les gens, mais d'un point de vue mnésique et sémantique, un animal plus familier comme un chaton ou un chiot aurait sûrement été plus évocateur. De même, les cris du bébé phoque sont plus inquiétants qu'autre chose à mon avis et ne renvoient, une fois encore, à rien de connu pour les patients.
Les robots d'aide domestique apparaissent beaucoup plus prometteurs je trouve et offrent des possibilités fondamentales comme l'aide aux repas, le maintien d'un lien social avec des enfants lointains grâce à Internet et la visioconférence, l'alerte en cas de chute, le rappel de tâches ou de rendez-vous grâce à des mémos vocaux.
Le reportage, enfin, questionne l'éthique d'une telle présence auprès de nos ainés ainsi que le coût de l'humain dans les soins gériatriques aujourd'hui. Utiliser des robots pour médiatiser la relation nécessite du temps humain et dans ces périodes comptables, est-ce réellement le plus important ? Ne risquons-nous pas d'abandonner un peu plus encore les personnes âgées en délégant des interactions pourtant vitales à de "simples" robots ?
Synopsis:
C'est un ordinateur complexe logé dans un adorable petit phoque en peluche : le robot Paro, mis au point au Japon, est employé dans certaines cliniques et centres de soins européens. En stimulant la communication avec le patient, il propose une approche nouvelle et non médicamenteuse du traitement de la démence. Au centre de soins de Brême, où l'on teste ce robot, mais aussi en France, au Danemark et au Japon, Annette Wagner a suivi des patients, leur famille et le personnel soignant. Elle interroge des experts internationaux sur les enjeux scientifiques et éthiques de cette méthode. Quels sont les résultats de cette surprenante technique thérapeutique ? Ces robots peuvent-ils réussir là où échouent les médicaments, et parvenir à freiner le développement des maladies mentales ou du moins à soulager leurs symptômes ?
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