Un médicament ne fait pas de soutien psychologique
iTV a consacré le "Plus de l'actu" à la maladie d'Alzheimer et plus précisément aux questions de remboursement des molécules anti-Alzheimer. Compte tenu de la cacophonie ambiante, je prends le temps de visionner leur vidéo intitulée "Alzheimer : des médicaments inefficaces ?"
La voix off pose d'emblée la question du service médical jugé faible des traitements, ce n'est pas étonnant. Ce qui l'est beaucoup plus, c'est le nouveau rôle des traitements : ils offriraient un soutien psychologique !
Le glissement n'est pas anodin à mes yeux. Il faut pouvoir justifier du grand écart qui est fait entre jugement sévère par le monde médical des anti-Alzheimer et décision de maintenir leurs remboursements (je vous invite à lirece nouvel article de Jean-Yves Nau à propos de cette cabriole). Malheureusement, ce sont les psychologues qui sont enjambés dans ce contexte et, une fois encore, destitués des actions indispensables qu'ils mènent au quotidien auprès des personnes atteintes de maladie d'Alzheimer.
Le soutien psychologique n'est pas le fait d'un médicament, il ne le sera jamais. Tout au plus sert-il , comme nous l'avons déjà souligné ici, d'excuse médicale pour un autre type de suivi mais je crois que nous ne devrions pas laisser passer ce genre de propos.
Si les autorités et les familles s'accordent sur l'importance du soutien psychologique, que l'Etat et le pouvoir médical aillent jusqu'au bout en allouant aux psychologues les sommes dépensées pour ces traitements: nous sommes formés (contrairement aux traitements) et soucieux de voir les postes s'ouvrirent en parallèle d'une meilleure reconnaissance de notre statut.
Déremboursons ces médicaments au profit des psychologues qui prennent en charge quotidiennement les malades et leurs proches.
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