Le syndrome d'Ulysse, variante du syndrome de Cotard
Paul Vaughan a déterré un article de 2005 dans lequel on présente un syndrome de Cotard inversé. Là où le patient peut être amené à penser qu'il n'existe plus, en partie ou totalement, il existerait donc un syndrome dans lequel la personne pense que tout ou partie d'un proche n'existe plus... Cela s'appellerait le syndrome d'Ulysse.
Il tire son nom de la mythologie grecque et de l'histoire de Pénélope qui, même après le retour d'Ulysse de la guerre, continuait de le croire mort.
Les deux cas, publiés dans un article de 2005 de l'International Journal of Geriatric Psychiatry, sont spectaculaires comme le souligne le blogueur:
style="margin: 4px 10px 6px 4px; box-shadow: 1px 1px 10px #555">Le premier cas est celui d'une personne âgée de 81 ans, amenée aux urgences psychiatriques pour la première fois après avoir démarré des idées délirantes soudaines à l'encontre de son petit-fils. Elle pensait que celui-ci présentait des oedèmes aux jambes, une inflammation du cerveau, une profonde léthargie après qu'une mouche radioactive l'ait piquée ! Bien qu'elle pouvait lui parler au téléphone, elle était convaincue de sa mort.
Plus précisément, elle pensait qu'il n'avait plus d'estomac ou d'organes internes, que ses yeux avaient été retirés pour être remplacés par des billes de verre, que son cerveau était mort et remplacé par une horloge et qu'il devenait de plus en plus obèse. Elle décrivit des hallucinations sous la forme de policiers venant lui rapporter les infractions de son petit-fils, mais aucun autre symptôme de premier rang de la schizophrénie n'était présent. Son humeur était dépressive, mais d'apparition postérieure aux idées délirantes.
La vieille dame a gardé ses idées délirantes durant 5 ans, bien qu'en parallèle elle était elle-même convaincue de sa propre mortalité.
Le second cas concerne également une femme avec un début tout aussi soudain.
Cette personne âgée de 73 ans présentait une histoire de schizophrénie paranoïde depuis 40 ans avec une exaltation de l'humeur, de l'hyperactivité, un langage logorrhéique, de la distractibilité et des idées de grandeur. Un jour, elle se mit à penser que son amant, qui vivait sur le même palier qu'elle, avait développé une maladie ayant entrainé la disparition de ses jambes, que son coeur avait été remplacé par une machine et qu'il était sur le point de perdre son cerveau.
Elle pensait qu'il pouvait lui envoyer des messages par la télévision et qu'elle pouvait lui répondre en arrangeant, d'une certaine manière, des bougies situées non loin de là. Elle alla jusqu'à penser qu'il était mort, mais revenu à la vie sous une forme grossière afin de loger sous son propre matelas...
L'article: Odysseus syndrome: nihilism by proxy. Connelly PJ, Rodriguez-Castello C, Robertson LM. Comment in: Int J Geriatr Psychiatry. 2005 Jun;20(6):598
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