Une démence avec un Mini-Mental à 30/30?
L'équipe de Howard Chertkow, un chercheur et clinicien de Montréal, rapporte une étude intéressante qui souligne (une fois de plus) les limites du Mini-Mental dans le diagnostic de la maladie. Ils sont intéressés aux patients ayant obtenu un résultat de 30/30 lors du rendez-vous médical où le diagnostic de maladie d'Alzheimer a été posé, ou qui ont obtenu ce score lors d'une visite subséquente. Ces patients ont eu une investigation complète, comprenant un bilan sanguin, une imagerie cérébrale (CT ou IRM), ainsi qu'une évaluation neuropsychologique complète (comprenant entre autres des sous-test de la WAIS et du Weschler Mémoire, les 15 mots de Rey, le Stroop, l'évocation lexicale et le Boston Naming test).
Des 632 patients Alzheimer de leur base de données, 8 ont rempli ce critère (scolarité entre 11 et 17 ans). 3 ont eu un MMS à 30 lors de leur première visite et 5 ont obtenu ce résultat lors d'une séance subséquente. La moitié des patients ont obtenu ce résultat sans anticholinestérase. Les autres ont initialement présenté des scores de 26 à 29 mais ont obtenu un résultat de 30 après l'introduction de la médication. Ils ont tous été initialement diagnostiqué « maladie d'Alzheimer probable », avec une démence considérée légère (Global Deterioration Scale de 4 ou 5). L'examen neurologique était normal et tous avaient un résultat de 4 ou moins à l'échelle de Hachinski.
Malgré un MMS à 30, le bilan neuropsychologique de ces patients montre une performance déficitaire à plusieurs tâches. Les style="margin: 4px 10px 6px 4px; box-shadow: 1px 1px 10px #555">auteurs soulignent toutefois que tous ces patients avaient un MOCA légèrement déficitaire (26 ou moins). Fait intéressant, les auteurs ont analysé les performances des patients qui ont présenté une amélioration de leur rendement au Mini-Mental après le traitement pharmacologique et ont remarqué que la performance au bilan neuropsychologique (examen de contrôle) montrait la persistance des atteintes cognitives et le plus souvent une exacerbation des atteintes cognitives.
Les limites psychométriques des mesures brèves de la cognition comme le Mini-Mental n'est pas un fait nouveau. Cette étude démontre une fois de plus qu'un bon rendement à cette tâche n'exclue pas nécessairement la présence d'une maladie dégénérative, qui peut alors être mise en évidence à l'aide d'un examen plus approfondi de la cognition.
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